jeudi 14 février 2013

Le bien et le mal, son expression médiatique dans notre société.

Nous avons été contactés aujourd’hui par une chaine télé à forte audience, pour ne pas dire la plus en vue. Une équipe de journalistes cherchent à faire témoigner un chauffard »repenti » : la belle idée que voilà ! Pas très originale, vu que, pas un jour ne passe sans que les médias, presse écrite, radios, télévision, ne nous présente les délinquants routiers(ou autres délinquants d’ailleurs) comme des victimes de la société qui, au fond les aurait menés à commettre le pire. Cet angélisme ambiant me fatigue, m’irrite, m’exaspère à la limite du supportable ! Et je pense ne pas être la seule dans cet état d’esprit. Qui sont les gentils ?, qui sont les méchants ? Le citoyen moyen est influencé ! Nous, victimes et familles de victimes, finissons par paraitre du mauvais coté, on nous présente comme des assoiffés de vengeance, des frustrés de l’ (in) justice (sur ce deuxième point, je dis oui !).Nous sommes les méchants qui, dénués d’empathie vis-à-vis des auteurs et de leurs proches, refusons le pardon. Cela m’a amenée, de fait, à une réflexion sur ce fameux pardon. En ce qui me concerne, ce n’est pas envisageable, et ça ne l’a jamais été. Il m’est revenu en mémoire une scène, le jour ou ma fille a été massacrée. A la chambre funéraire, j’ai vu quelqu’un se précipiter dans mes bras en me demandant pardon à plusieurs reprises. En dépit de l’état second dans lequel je me trouvais, je me suis demandée qui était ce type, et ce qu’il me voulait, parce que, déjà, le mot « pardon » me semblait incongru ! On m’a dit qu’il s’agissait du géniteur du tueur de ma fille. Le plus terrible, c’est que je pense que c’est à lui que ce geste a profité !, simplement pour tenter de mettre sa propre conscience en paix, sauf que, c’était trop tard …La génitrice, elle, n’a rien dit, elle a compris, dès le départ, que nous allions être les pires ennemies. Je ne crains pas de dire que je la déteste d’avoir mis au monde un assassin. Alors, oui, la société peut me considérer comme la méchante qui hait les acteurs de notre drame, ça m’est égal, et j’ose le dire : je ne souhaite pas leur mort, je souhaite que le reste de leur vie soit, au mieux, terne, fade, sans couleurs et sans bonheur, parce que ce mot là, en ce qui nous concerne, nous est devenu inconnu le 18 juin 2005. J’en reviens donc aux médias : de temps en temps, laissez s’exprimer le ressenti des victimes, je suis sure que vous êtes capables de composer sans mièvrerie sur ce sujet, même si, nous le savons, ce n’est pas « vendeur » en terme d’audience ! Nous ne voulons pas être cantonnés à des émissions populaires ou le voyeurisme est omniprésent, mais pouvoir simplement exprimer nos difficultés, nos révoltes, afin, peut être, d’avancer un petit peu !

dimanche 10 février 2013

"Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang. Je ne vous parlerai non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre."